Démarche artistique

Le travail de la terre – De la terre végétale à la terre argileuse
Ma pratique artistique a commencé en travaillant la terre végétale, aménageant des friches urbaines, mettant en valeur les plantes sauvages, créant de nouveaux espaces de cultures potagères ou ornementales.

En 2013, j’ai expérimenté le modelage de l’argile, pour le besoin d’une série de sculptures. Je me suis ensuite formée aux techniques de modelage et tournage en céramique sentant que cette matière m’ouvrait de nouveaux horizons.
Depuis, l’argile est devenue ma matière première de travail, grès, porcelaine-papier, terres récoltées en montagne…

Apprivoiser le sauvage
Le sauvage végétal
Pour suivre mes études à l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy, en 1995, j’ai dû quitter les montagnes savoyardes de mon enfance et leurs grands espaces naturels, pour m’installer en ville.

Ce changement de vie a bouleversé mon quotidien. J’ai commencé à chercher le moindre signe de nature, de vivant au milieu du béton.
Mes premières installations étaient éphémères, j’encadrais à la craie, à la peinture, les plantes sauvages sur les trottoirs urbains pour les montrer à tous.
Puis des installations plus pérennes ont vu le jour. J’ai travaillé in situ, pour mettre en valeur les plantes sauvages, « mauvaises herbes » poussant sur les trottoirs ou dans des friches urbaines que j’aménageais. Je questionnais alors la place laissée à la nature au coeur de la ville et les liens que nous entretenons avec elle, ajoutant une touche poétique et esthétique, bousculant le quotidien des citadins.
Le sauvage animal
J’ai poursuivi mes recherches en travaillant en lien étroit avec des scientifiques (Arthropologia et Université de Lyon) pour réaliser plusieurs sculptures pérennes, dans l’espace public, offrant des refuges aux pontes d’abeilles sauvages. Ces sculptures-nichoirs étaient en bois ou en céramique.
Le rouge signait ces créations. Cette couleur éclatante et dynamique s’était imposée dans une volonté de contraster avec l’environnement des sculptures.
Le sauvage humain
Aujourd’hui, en parallèle à ma pratique personnelle, je co-anime des ateliers de modelage thérapeutique où la terre se révèle un médium très puissant. Je cherche aujourd’hui à apprivoiser le « sauvage » humain, à rencontrer notre partie inconsciente et parfois malade psychiquement, à saisir le spontané dans la matière. Ma sensibilité artistique et humaine accompagne le travail de la terre pour être à l’écoute et prendre soin de l’autre.
Le sauvage géologique
Enfin,une autre exploration du sauvage guide mes recherches actuelles. La matière argileuse est fascinante par son côté élémentaire, archaïque, ancestral. Imaginer l’érosion faite par l’eau pendant des millénaires pour transformer des roches en particules si fines que nous pouvons les modeler donne le vertige. J’aime pour cela récolter de la terre lors de randonnées, garder un morceau géologique du lieu, le nettoyer, le préparer pour le modeler ensuite. L’action du feu, de la chaleur figeant cette nouvelle matière participe aussi à son attrait, comme une accélération du temps géologique, le temps d’une cuisson.

Céline Grangeat Dodelin

Vit et travaille à Lyon

06 20 53 71 64

Mail : contact [at] celinedodelin.fr

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