Le travail de la terre – De la terre végétale à la terre argileuse
La pratique artistique de Céline Dodelin a commencé en travaillant la terre végétale, aménageant des friches urbaines, mettant en valeur les plantes sauvages, créant de nouveaux espaces de cultures potagères ou ornementales au coeur de la ville.
En 2013, elle expérimente le modelage de l’argile, pour le besoin d’une série de sculptures. Elle se forme alors aux techniques de modelage et tournage en céramique, à Matière Contact (Lyon) sentant que cette matière lui ouvre de nouveaux horizons.
Depuis, l’argile est devenue sa matière première de travail, grès, porcelaine-papier, terres récoltées en montagne…
Rencontrer le sauvage
Le sauvage végétal
Ses premières installations étaient éphémères, encadrant à la craie, à la peinture, les plantes sauvages sur les trottoirs urbains pour les montrer à tous.
Puis des installations plus pérennes ont vu le jour. En travaillant in situ, elle met en valeur les plantes sauvages, « mauvaises herbes » poussant sur les trottoirs ou dans des friches urbaines qu’elle aménageait. Elle questionne alors la place laissée à la nature au coeur de la ville et les liens que nous entretenons avec elle, ajoutant une touche poétique et esthétique, bousculant le quotidien des citadins.
Le sauvage animal
Elle poursuit ses recherches en travaillant en lien étroit avec des scientifiques (Arthropologia et Université de Lyon) pour réaliser plusieurs sculptures pérennes (bois ou céramique), dans l’espace public, offrant des refuges aux pontes d’abeilles sauvages. Le rouge signe ces créations. Cette couleur éclatante et dynamique s’était imposée dans une volonté de contraster avec l’environnement des sculptures.
Le sauvage humain
Aujourd’hui, en parallèle à sa pratique personnelle, elle co-anime des ateliers de modelage thérapeutique où la terre se révèle un médium très puissant. Elle cherche aujourd’hui à rencontrer le « sauvage » humain, notre partie inconsciente et parfois malade psychiquement, à saisir le spontané dans la matière. Sa sensibilité artistique et humaine accompagne le travail de la terre pour être à l’écoute et prendre soin de l’autre.
Le sauvage minéral
Enfin, une autre exploration du sauvage minéral guide ses recherches actuelles. La matière argileuse est fascinante par son côté élémentaire, archaïque, ancestral. Imaginer l’érosion faite par l’eau pendant des millénaires pour transformer des roches en particules si fines que nous pouvons les modeler donne le vertige. Elle aime pour cela récolter de la terre lors de randonnées, garder un morceau géologique du lieu, le nettoyer, le préparer pour le modeler ensuite. L’action du feu, de la chaleur figeant cette nouvelle matière participe aussi à son attrait, comme une accélération du temps géologique, le temps d’une cuisson.
Elle a collaboré de 2002 à 2008 avec le collectif d’actions artistiques Traversant 3, puis elle a fondé L’Atelier des Friches en 2009, avec Emmanuelle Jouas et François Wattellier, association mêlant art et écologie. Aujourd’hui, elle est formatrice en modelage à Matière Contact et travaille régulièrement avec l’association Art et Développement, le CCO – La Rayonne, le Musée d’Art Contemporain de Lyon, l’ARHM.
Télécharger son CV